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Al-Hidjra



Le Prophète, des sa sortie, se dirigea sans tarder vers Abû Bakr as-Sedîk, lui qu'Allah l'avait intimé l'ordre de quitter le pays et d'entamer l'exil Al-Hidjra Puis, ils sortirent ensemble par derrière la maison, avec quelque bagage. Pendant ce temps-là les Quraychites encerclaient la maison du Prophète

Les deux compagnons s'étaient déjà mis en route bien avant l'aurore guidés, dans leur pénible voyage, par un éclaireur qu'Abû Bakr avait payé à cet effet. C'était Abdallah ibn Argas, un Associant de la tribu des Baní Di'al. Pour ne pas être surpris par les incroyants, ils prirent la route sud qui allait vers le Yémen, évitant intentionnellement ainsi la route nord qui menait vers Médine. Le Prophète savait déjà aussi que toute la région serait sous une telle surveillance étroite qu'il leur serait dangereux de faire le voyage. Aussi interrompirent-ils la marche des le matin de cette nuit historique et décidèrent-ils d'un commun accord de se cacher momentanément ainsi que leur éclaireur dans une cavité située dans la montagne Tawr, au sud de la Mecque. Ils restèrent cachés trois jours durant laquels les recherches ne s'arrêtent pas à cause de la prime promise qui se chiffrait à cents chamelles pour celui qui ramènerait le Prophète mort ou vif.Dans leur poursuite, les incroyants s'étaient rapprochés même de la cavité mais n'avaient pas pu voir les deux compagnons et l'éclaireur, car ils étaient aveuglés. Le Prophète n'avait-il pas dit à Abû Bakr pris de panique. Qu'en dis-tu de deux unis à Allah le troisième, Ô 'Abû Bakr
Pendant ces jours passés dans la cavité, les deux exilés recevaient la visite de Abdallah ibn 'Abû Bakr et de 'Amir ibn Fahîra, un esclave affranchi par 'Abû Bakr les seuls à connaître leur cache. Ces derniers avaient pour mission, le premier d'informer le Prophète et son père sur ce qui se passait à la Mecque, le second de les ravitailler et d'effacer, à l'aide de son troupeau, les traces des pas de fils d'Abû Bakr .

Le Messager et son compagnon ne reprirent le chemin de l'exil qu'après s'être assuré que leurs poursuivants avaient relâché leur vigilance. Devant eux Abdallah ibn Argas ouvrait le chemin, et avec eux 'Amir ibn Fahîra qui s'associa au voyage. Pour plus de sécurité; l'éclaireur les emmena plus au sud en direction du Yémen puis bifurqua vers l'ouest en direction de la mer rouge. Puis, tous les quatres, ils longèrent la côte en allant vers le nord, toujours à l'écart des routes habituellement empruntées par les voyageurs, jusqu'à leur arrivée au village de Qabâ dans les environs de Médine.
Bien qu'ils laissèrent bien loin derrière eux la zone dangereuse, le Prophète et 'Abû Bakr étaient constamment en alerte, car il savait que leur têtes mise à prix. Raison leur fut donnée parce qu'ils furent rattrapés par un cavalier du nom du Surâqa ibn Malik, un notable de la tribu de Kinâna qui s'était reconverti à l'islam plus tard. Quand il les vit, il se précipita sur eux, ayant en tête la forte récompense. Mais son cheval se cabra et il fut projeté violement à terre devant le Prophète . Il demanda alors Al-amân. Lui qui était venu avec l'intention de nuire au Prophète , il repartit sain et sauf avec un Amân écrit. De retour à la Mecque, il ne dit un mot à personne. Cette menace écartée, plus rien ne s'étais mis en travers de leur chemin vers Médine. Ils avaient accompli leur voyage en onze jours.

Les Médinois informés déjà du départ des deux compagnons, brûlaient d'envie de les voir enfin parmi eux. Ce fut un juif qui les vit le premier et qui leur donna l'alerte : (Ohé, les Banû Qila les Ansâr ! Voici votre ami qui arrive. Et ce fut le déferlement, la joie ! Tout Médine alla à la rencontre de Muhamed ibn Abdallah .Avant de rentrer dans Médine, le Prophète, ’ Abû Bakr , ibn Fahîra et l'éclaireur furent accueillis dans le village de Qabâ par les Banû Amrû ibn 'Awf chez qui ils passèrent quatre jours. Durant ces quelque jours, le Prophète bâtit une mosquée, appelée désormais mosquée de Koubâ. Après quoi, il rentra dans Yatrîb. Pendant son trajet vers le centre de Médine, chacun des chefs des tribus l'invitait à aller habiter dans sa maison. Mais le Prophète déclinait poliment chaque offre. Ensuite, il se mit sur le dos de sa chamelle, lâcha la bride pour laisser l'animal libre de ses mouvements. Elle s'en allait entre les rues de la ville et les musulmans en liesse lui ouvraient le passage, la suivaient curieux de l'endroit où elle allait s'arrêter. Les juifs et les Associant regardaient aussi cette vie nouvelle en train de se bâtir.
La chamelle s'arrêta à un endroit où il se mit à terre. Le Prophète descendit alors et demanda à qui appartenait l'endroit. A Sahl et Suhayl, fils de 'Amrû. Ce sont deux orphelins, lui avait répondu Mu'âz ibn Afraa, ils te l'offriront de bon cœur ... Ce fut là où se battirent la mosquée du Prophète et sa demeure.Dorénavant, Médine allait devenir le rempart de la nouvelle communauté et le centre d'où rayonnerait l'islam. Mais, tout d'abord le Prophète s'était attelé à désamorcer une situation explosive caractérisée par trois types de problèmes.

• 1 Le conflit chronique entre les 'Aws et les Khazradj.
• 2 Le problème des refugiés mecquois qui avaient laissé leurs biens, et qui des lors se retrouvaient pauvres et sans revenus.
• 3 Les éléments juifs de la région, avec le poids politique, économique et militaire dans la société Yathribite.

Et ce fut, en premier, la construction de la mosquée du Prophète , où allaient se pratiquer les rites de la nouvelle religion et se rencontrer le Musulmans pour discuter des différents problèmes qui avait retenu tous les efforts. Cette mosquée était d'une extrême simplicité, sa surface étant de cent bras sur cent bras couverte de gravier et de sable, ses piliers étant des troncs de palmiers, son toit étant formé de palmes, et son mur en toub. Le premier discours du Prophète qu'abrita cette mosquée fut rapporté par Al-Bayhaqy d'après le témoignage de 'Abd Ar-Rahman ibn Awf : Ô gens ! Travaillez pour le salut de vos vies. Par Allah, vous avez bien qu'un jour l'un de vous sera certainement foudroyé et laissera son troupeau sans berger. Et là Son Seigneur lui dira avec certitude, sans intermédiaire et son voile qui le cache : Mon Messager ne t'est-il pas venu et t'a informé ? Ne t'ai-Je pas donné richesse et plus ? Qu'as-tu fait donc pour ton salut ? Et là, il regardera à droite puis à gauche mais il ne trouvera rien. Ensuite, il regardera devant lui mais ne trouvera que la Géhenne l’Enfer. Celui qui peut donc sauver sa vie du Feu, même avec un morceau d'une datte, qu'il le fasse, et celui qui ne peut pas, qu'il le fasse avec un gentil mot. Avec se mot, un bienfait sera récompensé de dix bienfait comparable et plus, jusqu'à sept cents. E t paix sur vous sur le Messager d’Allah.
Peu après, le Prophète était passé à la fraternisation entre les Muhâdjir etles Ansâr, lors d'un congrès organisé à cet effet. Ce lien de fraternisation sera plus fort et d'une plus grande efficacité que les liens d'alliance connus auparavant chez les Arabes. Les 'Ansâr étaient très heureux car ils avaient vu en cela leur espoir pour réaliser la paix, la sécurité et la stabilité entre les 'Aws et les Khazradj. Les Muhâdjir y avaient trouvé, eux aussi aide et assistance contre la misère qui les frappa de plein fouet après l''exil. Ainsi le Prophète réussit-il à relever le défi en jetant la base solide de la nouvelle communauté. La plus importante d'entre ces bases fut celle de la réalisation de l'union des 'Aws et des Khazradj. Par cette union, la cause de l'islam allait se renforcer, particulièrement sur le plan militaire et allait par la suite garantir la paix et la stabilité dans toute l'Arabie. Après cela, il organisa les relations de la société musulmane avec les non-musulmans les juifs de Médine, par la signature d'un accord de coexistence pacifique, de bon voisinage et de défense commune. Cet accord garantissait aussi la liberté d'opinion, de croyance et le droit des personnes de disposer de leurs biens. Six mois seulement après Al-Hidjra l'émigration avaient suffi à Médine pour devenir la véritable capitale de l'islam. En peu de temps; les premiers musulmans avaient vu tous les Yathribites embrasser l'islam sauf les juifs. Les quelques hypocrites, qui s'y faufilèrent, n'avait pu nuire à la cause du Prophète. Les versets qui allaient organiser la communauté des Musulmans, descendirent sur le Messager d'Allah, tels que ceux de la Zakat de la permission de pendre des armes contre les ennemis de l'islam, de l'appel à la prière... Cependant, les bonne choses ne venant pas toujours ensemble, les juifs allaient par des manigances ranimer les vieilles querelles entre les 'Ansâr, essayer de provoquer des désordres dans le but de faire échouer la cause de Muhamed. Bien que leurs rabbins se fussent assurés de la vérité du Prophète, ils s'étaient laissé envahir de sentiments de jalousie et de haine, à l'instar des deux rabbins Huyay ibn Akhattab, le père de Soufaya, la Mère des croyants et son frère Yasser.Voici le témoignage de Soufaya rapporté par ibn 'Ishâq... Quand le Prophète est arrivé à Médine et qu'il s'est arrêté à Qabâ chez les Banû Amrû ibn 'Awf, mon père Huyay ibn Akhattab et mon oncle Yasser ibn Akhattab sont allés le voir à la fin de la nuit et ne sont revenus qu'au coucher du soleil. J'ai essayé de les égayer comme j'en avais l'habitude. Par Allah, aucun n'a fait attention à moi tellement ils étaient affligés...Et j'ai entendu mon oncle Yasser dire à mon père Huyay ibn Akhattab, Est-ce lui ? Es-tu sûr que c'est lui le Prophète.

• Oui, par Dieu, lui a répondu mon père.
• Le connais-tu ? L'as-tu authentifié ?
• Oui.
• Et qu'as-tu l'intention de faire avec lui ?
• Par Dieu, je serai son ennemi tant que je vis.

Ibn 'Ishâq raconte aussi en se basant sur le témoignage de Abdallah ibn Salam un Israélite qui avait embrassé l'islam la scène suivante Je suis allé au Messager d'Allah et je lui ai dit : Ô Messager d'Allah , je sais que les juifs sont des gens de calomnie, et je veux bien que tu laisse assister à l'entretien, caché dans une de tes pièces. Puis tu leur demandes ce qu’ils pensent de moi avant qu'ils ne sachent que je suis musulman. S’ils le saurant, ils me calomnieront et ils me trouveront des défauts. Il a accepté et je me suis caché dans une pièce. Ils sont venus et ont discuté avec lui. Puis il leur demanda qui jetaient, ils ont répondu
Notre seigneur et le fils de notre seigneur, notre rabbin et notre savant! Et quand ils ont terminé de parler, je suis sorti et je leur dit : Ô juifs! Craignez Dieu et acceptez ce qu'il vous dit. Par Allah, vous savez très bien qu'il est un Prophète. Vous trouverez ceci écrit dans la Torah, avec son nom et sa description. Je témoigne qu'il est le Messager d'Allah , je crois en lui et j'ajoute foi en lui. Je le connais parfaitement. Tu mens, m'ont-ils répondu. Et ils me sont tombés dessus...Alors j'ai dit au Messager d'Allah Ne t'ai-je pas dit, Ô Messager d'Allah , qu'ils sont gens de calomnie, gens de mensonge et d'immoralité ?
Cette animosité des juifs s'était traduite plus tard à maintes reprises contre le Prophète et toutes les fois les Musulmans avaient pu déjouer le complot, et les manigances.Les Hypocrites, de leur côté, tentèrent aussi de nuire à la cause de l'islam mais ne réussirent pas. Pour porter atteinte à l'union des Musulmans, ils avaient construit une mosquée dans laquelle ils feignaient de faire la prière mais, en vérité, ils se réunissaient pour comploter. Mais, peu de temps après sa construction, le Prophète fut informé de la véritable intention de ces Hypocrites et du dévoiement de la mosquée. Ce qui l'obligea à ordonner sa destruction. Allah à dit : Il en est qui ont élevé une mosquée par malveillance et par impiété et dans le but est de diviser les fidèles. Ils s'en défendront en jurant Nous n'avons voulu que bien faire. Allah est témoin qu'ils mentent.

Le Repentir, 107 Taoûba

Allah a dit aussi : La mosquée qu’Ils ont édifiée ne cessera d'être pour eux une source d'angoisse jusqu'au jour où leurs cœurs se briseront. Allah est savant sage.


Le Repentir, 110 Taoûba.

Les conditions dans lesquelles s'était exilé le Messager étaient des conditions de tension militaire embargo, économique et social puis condamnation à mort du Prophète Il était donc naturel que les deux parties la Mecque et Médine, l'une contre l'autre, des actions tant sur le plan politique, économique que militaire.

Hadiths On rapporte que Omar a dit : Un jour, que nous étions assis chez le Messager survint un homme aux vêtements d'un blanc éclatant et aux cheveux d'un noir de jais. Aucune trace de voyage ne paraissait sur lui, et aucun d'entre nous ne le connaissait. Il s'assit auprès du Prophète de façon à ce que leur genoux se touchent, puis posa ses paumes sur ses cuisses et demanda : Ô Mohamed répondit : L'islam, c'est d'attester qu'il n'ya de divinité qu'Allah que Mohamed , tu accomplisses l'Office, que tu t'acquittes de l'aumône légale Zakat , que tu jeûnes pendant le Ramadhan et que tu fasses le pèlerinage à la Mecque, si tu en as la capacité. Le visiteur affirma : Tu dis vrai. Nous fûmes étonnés qu'il interroge et confirme la réponse. Il demanda ; Qu'en est-il de l'Iman. La réponse fut : Que tu croies à Allah, à Ses Anges, à Ses Livres, à Ses Messager, au jour du Jugement dernier, à la destine bonne ou mauvaise.Le visiteur confirma la réponse. Qu'en-est-il de L'ihsane ? La bienveillance. Que tu craignes Allah comme si tu le voyais, car si tu ne Le vois pas, Lui te voit. Et qu'en est-il de l'Heure ? L'interrogé n'est pas plus au courant que l'interrogateur. Parle-moi alors de ses signes .Que la nation engendre sa maîtresse et que tu vois ceux qui sont nus de la tête aux pieds, des nécessiteux et des bergers de moutons, construire des palaces.Puis il reprend chemin. Après un long moment, le Prophète me dit :Ô Omar, sais-tu qu'était l'interrogateur ? Je répondis : Allah et Son Messager le savent. Il me dit : C’était l'Ange Gabriel venu pour vous instruire de votre religion.
Rapporté par Mouslim